Doit-on s’inquiéter de la fin du Crédit Foncier ?

Après la décision de dissolution du Crédit Foncier,( ex-Crédit Foncier de France, dernière banque spécialisée dans l’immobilier), force est de constater que cette disparition peut constituer une menace pour les projets immobilier des ménages.

Une disparition qui fait suite à d’autres précédents

Le Crédit Foncier n’est pas un établissement financier mais une institution spécialisée qui remonte à l’empereur Louis-Napoléon Bonaparte. Cette institution spécialisée dans l’immobilier est liée à la politique de logement du gouvernement.

Le Crédit Foncier met son savoir faire et son expérience au service de l’accession à la propriété et de l’investissement locatif. Il s’implique aussi dans la construction et la promotion immobilière.

Cette institution est la dernière victime d’une longue suite de disparitions comme le Crédit Immobilier de France, la Hénin, le Comptoir de l’Entrepreneurs, l’UCB et Woolich.
Ces établissements spécialisés ont généralement pêchés par l’absence de taille critique et l’impossibilité d’accès à un refinancement garanti.

Ainsi, les politiques gouvernementales en termes de logement ont largement contribué à ces pertes :

  • Opérations d’investissement locatif de logements à grande échelle qui ont abouti à des échecs
  • De crédits à taux variables accordés à des emprunteurs non solvables

n’ont pas amélioré le sort des établissements spécialisés.

Les problèmes conjoncturels liés aux crises boursières ont finalement mis à mal les programmes de promotion immobilière.

Les points positifs relatifs aux institutions spécialisées

Ces établissements financiers disposaient d’une expertise certaine en matière immobilière et ont permis :

  • D’insuffler une dynamique en termes d’accès populaire à la propriété et en investissement locatif privé.
  • De mettre en avant l’ingénierie fiscale et financière adéquate.
  • D’apporté une sécurisation pour l’accompagnement des montages de prêt.
  • De valorisées le bien en dépit du côté personnel que représente un crédit immobilier.

L’avenir du financement des prêts immobiliers des ménages

Après la disparition de ces institutions spécialisées, le futur du financement des prêts immobiliers des particuliers semble aléatoire.

Même si les banques primaires sont parvenues à assimiler l’expérience et le savoir faire des établissements spécialisés, la question demeure en suspens. Le cas du Crédit Agricole qui se positionne comme leader du financement privé laisse néanmoins perplexe.

Le Crédit Agricole est doté d’un réseau d’agences développé et de moyens de distributions efficaces. Cette banque possède un tiers du financement de l’immobilier français et dispose d’une solide connaissance du marché de proximité, du patrimoine locale ainsi que de la sociologie des clients emprunteurs.

Tous ces atouts s’avèrent largement insuffisants. Le thème des assurances et la possibilité de mettre en adéquation les produits par rapport aux besoins divers des emprunteurs demeurent des enjeux majeurs.

Par ailleurs, il faut également prendre en compte l’adaptabilité des durées d’endettement par rapport aux nombreux profils. Les banques primaires ont tendance à appliquer des taux d’intérêts élevés à des ménages à risque pour des durées d’endettement de 30 ans.

Enfin, il faut prendre en considération les statuts particuliers comme les travailleurs indépendants, le CDD, les intérimaires.